La politique d’efficacité énergétique en France
Le mercredi 27 février 2013, s’est tenu à l’Elysée un séminaire concernant la politique et les orientations stratégiques d’investissement. Nul doute qu’après leur déplacement à Melun la semaine dernière, ainsi que les déclarations qui y ont été faites, Delphine Batho et Cécile Duflot aborderont le thème de l’efficacité énergétique en France. Car la performance énergétique du parc immobilier est un des nombreux secteurs ou la France accumule un réel retard. Le secteur de l’immobilier est la source de 25 des émissions de gaz à effet de serre, et quasiment 50% de la consommation d’énergie. Un ratio qui met clairement en évidence les déperditions et le mauvais rendement du secteur.
Pour rappel, le Grenelle 2009 prévoyait la réduction des consommations d’énergie de 38% à horizons 2020, ce qui représentait la rénovation et l’amélioration de l’isolation d’environ 400 000 logements par an dès 2013. Cet objectif quasi utopique est loin d’être atteignable en l’était actuel car seuls 170 000 logement ont profité d’une rénovation (120 000 à titre privé et 50 000 logements collectifs type logements sociaux / HLM). Pourtant, l’actuel président de la république s’est positionné une nouvelle fois en faveur de cette démarche en fixant un objectif encore plus haut : la rénovation énergétique d’environ un million de logements tous les ans pendant toutes la durée de sa présence à l’Elysée, avec une priorité vers les logements anciens les plus énergivores.
Pourtant, des aides financières à l’instar du crédit d’impôts développement durable ou encore l’Eco prêt à taux zéro, existaient déjà. Se pose alors la question de l’efficacité de l’utilisation de ces aides financières qui auraient pu selon l’organisme The Shift Project, être bien mieux utilisées. Ce même organisme insiste sur le fait que les fonds accordés ont parfois été utilisés sur des investissements non prioritaires sur le plan énergétique, mais rentable financière à court terme. Peut-être aurait-il fallu mettre en place un suivi et un accompagnement plus rigoureux dans le choix de ces investissements ?
Pour pallier les effets de bord de la mauvaise utilisation de ces incitations financière pourtant au combien nécessaire, le gouvernement prévoit une réorientation de ces aides. Le but, simplifier au maximum l’accessibilité pour atteindre plus rapidement et plus facilement les logements qui en ont vraiment besoin. Un pacte sera d’ailleurs conclut entre l’Anah (agence Nationale de l’Habitat) et le gouvernement via les deux ministres concernées, avec pour objectif de cibler un maximum les personnes les plus précaires au niveau énergétique, et ainsi les accompagner dans les travaux de rénovation.
Et le Shift Project abonde dans ce sens, avec toutefois encore plus de rigueur dans la mise en œuvre de cette mesure. Selon l’organisme, il faudrait que ces mesures financières soient couplées au caractère obligatoire de rénovation thermique dans certains cas précis identifiés (cession, ravalement, changement de chaudière). La rénovation thermique ne se fera pas dans des proportions adaptées aux enjeux sans mettre en place une obligation de rénovation».